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Vortioxétine et nausées : Comment gérer les effets secondaires au début du traitement

Vortioxétine et nausées : Comment gérer les effets secondaires au début du traitement nov., 14 2025

Si vous venez de commencer un traitement à base de vortioxétine, vous n’êtes pas seul si vous ressentez des nausées. Ce n’est pas un signe que le médicament ne marche pas - c’est une réaction courante, souvent temporaire, mais très désagréable au début. Environ 1 personne sur 4 qui prend ce médicament pour la dépression subit des nausées dans les premiers jours. Cela peut inclure un mal-être à l’estomac, des envies de vomir, ou même des vomissements. Mais heureusement, il existe des façons concrètes de les réduire, voire de les faire disparaître en quelques semaines.

Pourquoi la vortioxétine provoque-t-elle des nausées ?

La vortioxétine agit sur le système sérotoninergique du cerveau, mais aussi sur celui de l’intestin. La sérotonine, un neurotransmetteur impliqué dans l’humeur, est aussi très active dans le tube digestif. En augmentant rapidement sa concentration, la vortioxétine stimule les récepteurs 5-HT3 dans l’estomac et les intestins, ce qui déclenche la sensation de nausée. C’est une réaction physiologique directe, pas une réaction allergique ni un signe de toxicité.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la vortioxétine n’est pas pire que les autres antidépresseurs en matière de nausées. Elle provoque des nausées chez 26 à 30 % des patients, contre 8 % chez ceux qui prennent un placebo. Comparée à la sertraline (un SSRI classique), les taux sont presque identiques : 26 % contre 25 %. Mais là où elle se distingue, c’est dans sa capacité à améliorer la mémoire et la concentration - un avantage important pour les personnes qui souffrent de « brouillard mental » lié à la dépression.

Quand les nausées commencent-elles et combien de temps durent-elles ?

La plupart des gens ressentent les premières nausées dans les 3 à 7 jours suivant le début du traitement. Elles sont souvent plus fortes les premiers jours, puis s’atténuent progressivement. Selon des études cliniques, 74 % des patients voient leurs nausées disparaître complètement en moins de deux semaines. Pour certains, cela prend jusqu’à 16 jours, mais très peu de personnes continuent à en souffrir au-delà d’un mois.

Les données montrent que les nausées sont liées à la dose : 15 % à 5 mg/jour, 26 % à 10 mg/jour, et jusqu’à 29 % à 20 mg/jour. C’est pourquoi les médecins recommandent de commencer à faible dose. Beaucoup de patients qui abandonnent le traitement le font parce qu’ils pensent que les nausées ne passeront jamais - alors qu’en réalité, elles le font, souvent bien avant qu’ils ne s’en rendent compte.

Comment réduire les nausées dès les premiers jours ?

Voici les méthodes les plus efficaces, validées par les études cliniques et l’expérience des patients :

  1. Commencez à 5 mg par jour pendant 1 à 2 semaines. Augmentez ensuite à 10 mg seulement si nécessaire. Cette approche réduit les nausées de 37 % par rapport à un démarrage à 10 mg.
  2. Prenez la vortioxétine avec un repas complet. Une étude du Cleveland Clinic a montré que 63 % des patients avaient moins de nausées quand ils prenaient le médicament avec de la nourriture, contre seulement 29 % quand ils le prenaient à jeun. Même un petit déjeuner léger (pain, banane, yaourt) suffit.
  3. Essayez le gingembre. Prenez 1 gramme de gingembre par jour - sous forme de gélules, de thé, ou même de bonbons au gingembre. Des essais cliniques ont montré une réduction de 44 % de la sévérité des nausées. Les patients sur Reddit rapportent souvent que les bonbons au gingembre les ont sauvés pendant la première semaine.
  4. Évitez les aliments gras, épicés ou lourds. Votre estomac est plus sensible. Privilégiez les repas légers, réguliers, et à base de riz, de pommes de terre, de légumes cuits, et de protéines maigres.
  5. Utilisez l’aromathérapie à la menthe poivrée. Inhaler l’odeur de menthe poivrée (avec une huile essentielle ou un bonbon) réduit le nombre d’épisodes de nausée de plus de 3 par semaine selon des données cliniques.

Que faire si les nausées persistent malgré tout ?

Si les mesures naturelles ne suffisent pas, il existe des médicaments sûrs et efficaces pour calmer les nausées :

  • Diméhydrinate (Dramamine®) : 25 à 50 mg à prendre uniquement quand vous avez mal à l’estomac. Il est disponible sans ordonnance et fonctionne chez 78 % des patients.
  • Ondansétrone (Zofran®) : 4 mg deux fois par jour. C’est un traitement sur ordonnance, très efficace (89 % de réussite), et souvent utilisé dans les chimiothérapies. Il ne cause pas de somnolence et peut être pris à long terme si nécessaire.
  • Prochlorpérazine : réservée aux cas très résistants. Moins utilisée car elle peut causer de la somnolence ou des tremblements.

Ne prenez jamais de médicaments contre les nausées sans en parler à votre médecin. Certains, comme les antiémétiques contenant de la métoclopramide, peuvent interagir avec la vortioxétine et augmenter le risque de troubles du rythme cardiaque.

Comparaison visuelle d'une personne passant de la nausée au bien-être en deux semaines avec des symboles de gestion.

Les erreurs à éviter absolument

Beaucoup de patients arrêtent la vortioxétine trop tôt - par peur des nausées. Mais voici ce qu’il ne faut surtout pas faire :

  • Ne diminuez pas la dose vous-même. Cela peut réduire l’efficacité contre la dépression sans nécessairement réduire les nausées.
  • Ne prenez pas la vortioxétine avec de la fluoxétine (Prozac®) ou d’autres inhibiteurs du CYP2D6. Cela augmente la concentration de vortioxétine dans le sang de 2,4 fois, ce qui peut doubler le risque de nausées sévères.
  • Ne l’arrêtez pas brutalement. Même si vous avez des nausées, arrêter d’un coup peut provoquer un syndrome de sevrage : vertiges, troubles du sommeil, irritabilité. Parlez à votre médecin pour un arrêt progressif si nécessaire.

Qui devrait éviter la vortioxétine ?

La vortioxétine n’est pas adaptée à tout le monde. Elle est déconseillée chez les personnes ayant :

  • Un syndrome de l’intestin irritable (SII), où les nausées atteignent jusqu’à 41 % des patients selon les rapports de l’FDA.
  • Des antécédents de troubles gastro-intestinaux chroniques comme la maladie de Crohn ou la colite ulcéreuse.
  • Des antécédents de réactions sévères à d’autres antidépresseurs (SSRI/SNRI).

Les adolescents de 7 à 17 ans ont aussi un taux de nausées plus élevé (38 %) que les adultes. Le traitement est donc utilisé avec prudence chez les mineurs, et uniquement en cas de dépression sévère non répondante à d’autres traitements.

Quand faut-il consulter un médecin ?

Consultez immédiatement votre médecin si vous avez :

  • Des vomissements persistants pendant plus de 48 heures.
  • Une perte d’appétit qui dure plus de 10 jours et entraîne une perte de poids.
  • Des signes de déshydratation : bouche sèche, urine foncée, étourdissements en vous levant.
  • Des pensées de suicide ou une détérioration de l’humeur - c’est rare avec la vortioxétine, mais possible chez les jeunes adultes de moins de 25 ans.

La plupart du temps, les nausées sont gérables. Mais si elles vous empêchent de manger, de dormir ou de vivre normalement, il est temps d’ajuster le traitement - pas de l’arrêter.

Médecin remettant une faible dose de vortioxétine à un patient, avec des symboles de santé mentale et digestive en arrière-plan.

Les témoignages réels : ce que disent les patients

Sur les forums de patients, les histoires sont nombreuses :

  • « J’ai commencé à 10 mg. J’ai tout recraché pendant 5 jours. Mon médecin m’a dit de passer à 5 mg pendant 2 semaines avec un petit déjeuner. Au jour 14, je pouvais manger sans peur. La dépression a commencé à s’atténuer vers la semaine 3. » - Julien, 32 ans
  • « J’ai pris du gingembre en gélules et j’ai arrêté le café. Les nausées ont diminué de moitié en 4 jours. Je n’ai pas arrêté le traitement. » - Sophie, 45 ans
  • « J’ai arrêté après 3 semaines parce que je pensais que ça ne passerait jamais. J’ai revu mon médecin 6 mois plus tard. Il m’a remis la vortioxétine, cette fois à 5 mg. Cette fois, ça a marché. » - Marc, 39 ans

Les patients qui persistent au-delà de la première semaine ont 2 fois plus de chances de voir leur dépression s’améliorer significativement à 3 mois.

Le futur : une nouvelle formule plus douce

Lundbeck, le laboratoire qui produit la vortioxétine, a développé une nouvelle version à libération prolongée. En essais cliniques, cette formule réduit les nausées de 40 %, sans perdre en efficacité. Elle devrait être disponible d’ici 2026. Pour les patients qui ont déjà eu des problèmes avec la version actuelle, cette avancée pourrait changer la donne.

Conclusion : La nausée n’est pas un échec - c’est une étape

La vortioxétine n’est pas un médicament parfait. Mais elle est l’un des rares antidépresseurs à améliorer à la fois l’humeur et la cognition - ce qui est crucial pour retrouver son efficacité au travail, dans les relations, ou simplement dans la vie quotidienne. Les nausées sont un obstacle, mais elles sont souvent passagères. Avec les bonnes stratégies, 94 % des patients peuvent les surmonter sans abandonner le traitement.

Ne vous découragez pas après 3 jours. Donnez-vous 14 jours. Prenez la dose la plus faible. Mangez bien. Utilisez le gingembre. Parlez à votre médecin. La dépression ne se soigne pas en une semaine - mais elle peut se soigner, même si les premières semaines sont dures.

La vortioxétine cause-t-elle plus de nausées que les autres antidépresseurs ?

Non, la vortioxétine provoque des nausées chez environ 26 à 30 % des patients, ce qui est comparable à la sertraline (25 %) et légèrement inférieur à la duloxétine (32 %). Elle est même mieux tolérée que certains antidépresseurs en ce qui concerne les troubles sexuels et l’insomnie. Ce qui la rend unique, c’est qu’elle améliore la mémoire et la concentration - un avantage important pour les personnes qui souffrent de « brouillard mental » lié à la dépression.

Combien de temps durent les nausées avec la vortioxétine ?

Les nausées commencent généralement dans les 3 à 7 jours après le début du traitement. Elles atteignent leur pic au bout de 1 semaine, puis diminuent progressivement. Pour 74 % des patients, elles disparaissent complètement en moins de 2 semaines. Dans les études, la durée moyenne est de 9 à 16 jours. Seules 6 % des personnes arrêtent le traitement à cause de nausées persistantes.

Puis-je prendre du gingembre avec la vortioxétine ?

Oui, le gingembre est non seulement sûr, mais aussi très efficace. Une dose de 1 gramme par jour (sous forme de gélules, de thé ou de bonbons) réduit la sévérité des nausées de 44 % selon des essais cliniques. Il n’interagit pas avec la vortioxétine et peut être utilisé en complément sans risque. Beaucoup de patients le trouvent plus utile que les médicaments sur ordonnance.

Dois-je arrêter la vortioxétine si j’ai des nausées ?

Non, sauf si les nausées sont très sévères, accompagnées de vomissements persistants ou de déshydratation. Dans la plupart des cas, les nausées sont temporaires et s’atténuent avec le temps. Arrêter le traitement trop tôt augmente le risque que la dépression revienne. Parlez à votre médecin avant d’arrêter. Il peut vous aider à réduire la dose, à ajuster la prise ou à ajouter un traitement contre les nausées.

La vortioxétine est-elle adaptée aux personnes ayant un intestin sensible ?

Non, elle n’est pas recommandée pour les personnes atteintes du syndrome de l’intestin irritable (SII) ou d’autres troubles gastro-intestinaux chroniques. Dans ce cas, les nausées peuvent être beaucoup plus fortes - jusqu’à 41 % des patients les rapportent. Pour ces personnes, d’autres antidépresseurs comme la mirtazapine ou la bupropion, qui ont moins d’effets sur l’estomac, sont souvent préférés.