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Science du sunscreen : SPF, UVA/UVB et protection quotidienne

Science du sunscreen : SPF, UVA/UVB et protection quotidienne déc., 1 2025

La vérité sur les protecteurs solaires : ce que les étiquettes ne disent pas

Vous mettez du sunscreen tous les jours, mais savez-vous vraiment ce que vous protégez ? Beaucoup pensent qu’un SPF 50 est deux fois mieux qu’un SPF 25. Ce n’est pas vrai. Et ce n’est pas non plus la seule erreur courante.

Les rayons UV ne sont pas un simple ennemi d’été. Ils attaquent votre peau chaque jour, même quand il pleut, même quand vous êtes derrière une fenêtre. La peau ne réagit pas comme un muscle qui se repose. Elle accumule les dommages. Et ces dommages, c’est ce qui cause les rides profondes, les taches brunes, et surtout, le cancer de la peau.

En 2025, les dermatologues ne recommandent plus juste d’appliquer un sunscreen. Ils exigent de comprendre ce qu’il contient, comment il fonctionne, et surtout, comment l’utiliser correctement. Parce qu’un SPF 30 mal appliqué, c’est comme porter un parachute à moitié fermé : vous croyez être en sécurité, mais vous n’êtes qu’à quelques secondes de la chute.

SPF : ce chiffre qui vous trompe

Le SPF, ou Facteur de Protection Solaire, mesure seulement la protection contre les rayons UVB - ceux qui brûlent la peau. Il ne dit rien sur les UVA, qui, eux, vieillissent la peau de l’intérieur.

Voici ce que signifie vraiment un SPF :

  • SPF 15 bloque 93,3 % des UVB
  • SPF 30 bloque 96,7 % des UVB
  • SPF 50 bloque 98 % des UVB

Vous voyez ? Passer de SPF 30 à SPF 50 ne vous protège que de 1,3 % de plus. Pourtant, les produits SPF 50+ coûtent souvent deux fois plus cher. Pourquoi ? Parce que les marques vendent une illusion : plus le chiffre est élevé, plus vous avez l’impression d’être invincible.

La vérité ? La plupart des gens appliquent seulement un quart de la quantité recommandée. Si vous mettez deux fois moins de produit qu’il faut, un SPF 50 devient un SPF 15. Et un SPF 30 ? Il tombe à SPF 7,5. C’est comme si vous n’aviez rien mis du tout.

Les dermatologues américains recommandent SPF 30 comme minimum quotidien. Pourquoi pas plus ? Parce que SPF 30, bien appliqué, est suffisant. SPF 50 est utile seulement si vous êtes à la plage, en montagne, ou que vous transpirez beaucoup. Sinon, vous payez pour une protection inutile.

UVA vs UVB : deux ennemis, une seule cible

Les UVB, c’est le coup de soleil. Rougeur, douleur, peau qui pèle. Ils touchent la couche supérieure de la peau, l’épiderme. Ce sont eux qui causent les mutations génétiques qui mènent au mélanome.

Les UVA, eux, sont plus sournois. Ils traversent les nuages, les vitres, les nuages. Ils atteignent le derme, la couche profonde où vivent le collagène et l’élastine. Ce sont eux qui creusent les rides, qui assombrissent la peau, qui la rendent fripée. Et ils sont présents 365 jours par an, de 8h à 18h, même en hiver.

95 % des rayons UV qui atteignent la Terre sont des UVA. Mais pendant des décennies, les produits ne se concentraient que sur les UVB. C’est pourquoi les premiers sunscreens laissaient la peau brûler sans la protéger vraiment.

Aujourd’hui, la réglementation exige que les produits soient « broad spectrum » - c’est-à-dire qu’ils protègent à la fois contre UVA et UVB. Mais attention : ce n’est pas une garantie. Une étude de la FDA montre que certains produits affichent « broad spectrum » mais ont une protection UVA bien inférieure à ce qu’ils prétendent.

La vraie clé ? Cherchez le UVA-PFdx. Ce n’est pas sur l’étiquette, mais c’est ce que les laboratoires mesurent. Pour un SPF 50, la protection UVA doit être au moins égale à un tiers de la valeur SPF - donc 16,7. Mais la Skin Cancer Foundation a augmenté ce seuil en 2023 : pour les produits « Active », la protection UVA doit maintenant être de 20 ou plus. C’est la seule norme qui garantit une protection réelle contre le vieillissement.

Deux personnes appliquant du sunscreen : l'une mal, l'autre bien, avec des icônes de réapplication, vitre et récif corallien.

Minéral ou chimique : quel choix pour votre peau ?

Deux familles de filtres : les minéraux et les chimiques. Ils fonctionnent de façon opposée.

Les filtres minéraux - dioxyde de titane et oxyde de zinc - agissent comme un bouclier. Ils reflètent les rayons UV comme un miroir. Ils sont idéaux pour les peaux sensibles, les enfants, les personnes sujettes à l’acné ou aux rougeurs. Mais ils laissent souvent un voile blanc, surtout sur les peaux foncées. C’est un problème esthétique majeur, et c’est pour ça que beaucoup les rejettent.

Les filtres chimiques - avobenzone, octinoxate, oxybenzone - absorbent les UV comme une éponge. Ils sont plus fins, plus invisibles. Mais ils peuvent irriter, provoquer des réactions allergiques, ou même boucher les pores. L’oxybenzone, en particulier, est suspecté d’altérer les hormones et d’être toxique pour les récifs coralliens. C’est pourquoi l’État de Hawaï l’a interdit, et que de plus en plus de marques le suppriment.

Les nouvelles générations de minéraux utilisent des particules nanométriques pour réduire le blanc. Elles sont plus efficaces, plus discrètes. Mais certains craignent qu’elles pénètrent la peau. La FDA a confirmé en 2024 que les nanoparticules de zinc et de titane ne traversent pas la couche vivante de la peau. Elles restent à la surface. Ce n’est pas un risque.

Voici ce que disent les utilisateurs sur les forums : 78 % des personnes avec peau sensible préfèrent les minéraux. Mais 63 % disent qu’elles les abandonnent à cause du blanc. La solution ? Testez des formulations avec du zinc à 20 % et du titane à 10 %. C’est la combinaison la plus efficace et la moins blanche.

Comment bien l’appliquer ? (Et pourquoi vous le faites mal)

Vous avez acheté le bon produit. Vous avez choisi le bon SPF. Mais si vous l’appliquez comme tout le monde, vous n’êtes pas protégé.

La quantité recommandée ? Un quart de cuillère à café pour le visage et le cou. Pour le corps entier ? 30 ml - soit une pleine cuillère à soupe. La plupart des gens en mettent 5 à 10 ml. C’est pourquoi leur SPF 50 devient SPF 10.

Voici comment faire correctement :

  1. Appliquez le sunscreen en dernier, après la crème hydratante, avant le maquillage.
  2. Attendre 15 minutes avant de sortir - les filtres chimiques ont besoin de temps pour s’activer.
  3. Ne frottez pas. Étalez doucement en tapotant, surtout si c’est minéral.
  4. Reappliquez toutes les deux heures, ou après avoir transpiré, lavé le visage, ou essuyé la peau.

Si vous êtes au bureau, vous n’avez pas besoin de réappliquer. Mais si vous marchez jusqu’au métro, si vous déjeunez dehors, si vous êtes près d’une fenêtre - réappliquez. Les UVA traversent le verre. Et vous êtes exposé.

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Les pièges à éviter en 2025

Les marques utilisent des mots comme « naturel », « bio », « sans parfum », « pour peau sensible ». Ce sont des termes marketing. Ils ne garantissent rien.

Voici les 4 erreurs les plus fréquentes :

  • Ne pas réappliquer : le sunscreen se dégrade avec le temps, la transpiration, la lumière. Même les produits « 80 minutes » ne durent pas toute la journée.
  • Ne pas en mettre assez : c’est la cause numéro un d’échec de protection.
  • Chercher un SPF ultra-élevé : SPF 100 n’est pas 3 fois mieux que SPF 30. C’est une illusion.
  • Ignorer les yeux : les rayons UV atteignent les paupières. Utilisez un stick solaire spécialement formulé pour cette zone. Les crèmes classiques piquent les yeux.

Et attention aux produits « waterproof ». La FDA a interdit ce terme en 2011. Il n’existe plus que « water resistant 40 minutes » ou « water resistant 80 minutes ». Même si vous nagez, vous devez réappliquer après 80 minutes maximum.

Quel produit choisir en 2025 ?

Voici trois marques qui répondent aux critères actuels, testées par des dermatologues et des utilisateurs :

  • La Roche-Posay Anthelios SPF 50+ : formule chimique, très fine, sans blanc, testée sur peaux sensibles. 4,4/5 sur Amazon avec plus de 8 700 avis.
  • CeraVe Hydrating Mineral Sunscreen SPF 30 : minéral, sans parfum, avec céramides pour réparer la barrière cutanée. Parfait pour les peaux atopiques.
  • Suntribe Zinc Oxide SPF 40 : minéral pur, sans oxybenzone, adapté aux peaux réactives et aux enfants. Le choix des dermatologues pour les allergies.

Évitez les produits qui ne mentionnent pas « broad spectrum » ou qui n’indiquent pas le SPF. Et si vous voyez « SPF 100 », méfiez-vous. La FDA veut limiter les étiquettes à SPF 60+ parce que les consommateurs croient que plus c’est haut, mieux c’est. Ce n’est pas vrai.

Le futur de la protection solaire

Les recherches avancent. En 2024, la FDA a exigé que tous les produits affichent clairement « broad spectrum » sur l’étiquette. Ceux qui ne le font pas seront retirés du marché d’ici décembre 2025.

Les dermatologues prévoient que d’ici 2030, les sunscreens protégeront aussi contre la lumière bleue (des écrans) et les infrarouges. La peau ne subit plus seulement les UV. Elle est exposée à une pollution lumineuse constante.

Et si vous voulez vraiment protéger votre peau ? Ne comptez pas seulement sur le sunscreen. Portez un chapeau à large bord. Restez à l’ombre entre 11h et 15h. Utilisez des vêtements avec indice UPF. Le sunscreen est une arme, pas une solution complète.

La peau ne se répare pas. Elle s’accumule. Chaque jour sans protection, c’est une ligne de plus sur votre visage. Une tache de plus. Un risque de cancer en plus.

Protéger votre peau, ce n’est pas un soin de beauté. C’est un acte de survie.

Le SPF 30 est-il suffisant pour une protection quotidienne ?

Oui, SPF 30 est suffisant si vous l’appliquez en quantité suffisante - soit un quart de cuillère à café pour le visage. SPF 50 n’apporte qu’un gain minime de protection (98 % contre 97 %), mais il est utile en cas d’exposition prolongée, en montagne ou à la plage. Pour une utilisation quotidienne, SPF 30 bien appliqué est l’équilibre parfait entre efficacité et praticité.

Les filtres minéraux laissent-ils vraiment un blanc sur les peaux foncées ?

Oui, les anciennes formules de minéraux laissaient un voile blanc, surtout sur les peaux profondes. Mais les nouvelles formulations utilisent des particules plus fines et des teintes adaptées. Des marques comme CeraVe, Suntribe ou Black Girl Sunscreen proposent des versions sans blanc, testées sur des peaux de tous les tons. Il faut chercher les produits avec du zinc oxyde et une texture légère.

Le sunscreen protège-t-il contre les rayons UV à travers les vitres ?

Oui, les rayons UVA traversent le verre. Vous pouvez être exposé même en restant à votre bureau près d’une fenêtre, en voiture ou en terrasse. Les UVB sont bloqués par le verre, mais pas les UVA. Ce sont eux qui causent le vieillissement prématuré. C’est pourquoi une protection quotidienne est indispensable, même à l’intérieur.

Le sunscreen est-il nécessaire en hiver ou par temps nuageux ?

Absolument. Jusqu’à 80 % des rayons UV traversent les nuages. Et en hiver, la neige réfléchit jusqu’à 80 % des UV, augmentant l’exposition. Le soleil n’est pas visible, mais les dommages sont toujours là. La protection quotidienne n’est pas une option - c’est une règle de santé publique.

Pourquoi les sunscreens chimiques peuvent-elles provoquer de l’acné ?

Certains filtres chimiques, comme l’oxybenzone ou l’octinoxate, peuvent être comédogènes - c’est-à-dire qu’ils bouchent les pores. Ils sont absorbés par la peau et peuvent déclencher une réaction inflammatoire chez les peaux acnéiques. Si vous avez tendance à avoir des boutons, essayez un minéral sans parfum, ou un produit spécialement formulé pour les peaux à tendance acnéique, comme ceux de La Roche-Posay ou CeraVe.

Le sunscreen protège-t-il contre le cancer de la peau ?

Oui, c’est l’un des rares produits de soin qui a prouvé scientifiquement qu’il réduit le risque de cancer de la peau. Une étude australienne suivant 1 600 personnes pendant 10 ans a montré que ceux qui appliquaient un SPF 15+ chaque jour avaient 50 % moins de mélanomes. La protection solaire quotidienne est la première ligne de défense contre les cancers cutanés.

7 Commentaires

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    Fabienne Paulus

    décembre 1, 2025 AT 18:45

    Je viens de jeter mon SPF 100 à la poubelle 😅 J’ai cru un moment que j’étais un super-héros de la peau… en fait, j’étais juste un gros consommateur. SPF 30 bien appliqué, c’est le vrai game-changer. Merci pour ce rappel brutal mais nécessaire !

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    Adrien Mooney

    décembre 2, 2025 AT 17:57

    spf 50 cest juste du marketing jai teste 3 marques et le seul truc qui compte cest la quantite et la repetition. jai oublié de réappliquer hier et jai eu une petite brûlure meme sous un nuage. la peau elle se souvient. #truth

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    mathieu Viguié

    décembre 3, 2025 AT 02:38

    Le vrai problème, c’est qu’on nous vend la protection solaire comme un soin esthétique, alors que c’est un acte préventif de santé publique. On se brosse les dents pour éviter les caries, on met du sunscreen pour éviter le mélanome. C’est pareil. Mais personne ne parle de ça comme d’une hygiène de base. Et pourtant, c’est la seule crème qui a prouvé scientifiquement qu’elle sauve des vies. Pas de hype, juste des données.

    Et oui, les nanoparticules de zinc ? Elles restent à la surface. La FDA l’a confirmé en 2024. Pas de panique, juste de la science.

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    Anne Ruthmann

    décembre 4, 2025 AT 11:03

    SPF 30 ? C’est l’option pour les amateurs. Pour une protection optimale, il faut une combinaison UVA-PF ≥ 20, une formulation à base de zinc oxyde à 20 %, et une application en couche uniforme de 2 mg/cm². Sinon, vous n’avez qu’un placebo cosmétique. Et les marques qui ne citent pas le UVA-PFdx ? Elles ne méritent même pas d’être nommées.

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    Romain Brette

    décembre 6, 2025 AT 05:48

    vous voyez les français ils veulent tout à la mode mais pas la vérité. SPF 50 cest du cash grab. les américains ils ont compris. les allemands aussi. mais nous ? on achète des produits avec des noms qui sonnent bien et on se croit protégé. c’est pathétique. et puis ça fait 10 ans que jutilise du CeraVe et jai jamais eu de tache. vous avez vu les prix ? 40 euros pour du poudre magique ?

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    James Ebert

    décembre 7, 2025 AT 03:21

    Je vais vous dire un truc que personne dit : le sunscreen ne remplace pas l’ombre, le chapeau, les vêtements UPF. C’est une couche, pas une armure. J’ai un chapeau à large bord que je porte même en ville. Je me protège comme un soldat. Pas parce que j’ai peur du soleil, mais parce que je respecte la biologie de ma peau. La science, c’est pas une mode. C’est une discipline.

    Et si vous êtes au bureau près d’une fenêtre ? Oui, les UVA traversent le verre. Je le vérifie chaque matin avec mon petit moniteur UV. C’est fou ce qu’on ignore.

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    Beat Steiner

    décembre 7, 2025 AT 15:49

    Je suis suisse, j’habite à Genève. Je mets du SPF 30 tous les jours, même en hiver. Mon dermatologue m’a dit : « Si tu veux garder ta peau à 50 ans, tu ne sautes jamais ce pas. » J’ai arrêté le SPF 50. J’applique bien. J’attends 15 min. Je réapplique après la marche jusqu’au métro. C’est simple. Pas besoin de compliquer. La peau, c’est un organe. Pas un accessoire de mode.

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